Écrire un roman en un mois, y suis-je parvenue ? Voici, enfin (!), le bilan de mon NaNoWriMo 2017 !
Pour ceux qui n’auraient pas lu mon article sur le sujet, le NaNoWriMo est un défi d’écriture qui se déroule chaque année au mois de novembre. L’objectif est d’écrire un roman en un mois, soit 50 000 mots en 30 jours. Un délai très court pour un nombre de mots conséquent, afin de vaincre la procrastination et d’aller plus vite que le perfectionnisme, deux concepts souvent bien connus des auteurs ou aspirants-auteurs.
Ma routine pour écrire un roman en un mois
Pour commencer, quelques mots sur ma routine d’écriture, toujours en soirée, après le diner, le bain des enfants, les courses poursuites pour mettre les pyjamas, etc :
- Éteindre le wifi
- Coucher mon plus jeune fils, et pendant qu’il s’endort, lire un roman jusqu’aux premiers ronflements
- Allumer mon ordinateur et écrire, supposément 50 000/30=1667 mots
- Rallumer le wifi et faire autre chose
Je vais me répéter, il y a trois points essentiels dans cette routine :
– ÉTEINDRE LE WIFI. J’ai testé d’uniquement éteindre la connexion wifi sur mon ordinateur, ça ne marche pas, je suis trop facilement tentée de le rallumer « trois secondes pour voir », et nous connaissons tous la suite.
– L’éteindre AVANT le coucher de mon fils, parce qu’aller sur internet avant d’écrire (même si c’est uniquement sur mon téléphone) m’empêche de me préparer à l’écriture
– LIRE avant d’écrire, parce que ça met mon cerveau en « mode roman ». C’est-à-dire que je me mets à penser avec des tournures de phrase romanesques, telles que En entendant des pas, son sang ne fit qu’un tour, ou bien C’est alors qu’apparut Ghislaine, le regard plus énigmatique que jamais, ou encore D’aussi loin qu’il se souvenait, Ghislaine n’avait jamais été une fille facile… Et là, vous vous le dites forcément, mon talent de narratrice transpire de ces exemples au hasard (si ce n’est pas encore fait, il est toujours temps de lire mon premier roman Parfois l’Ange se tait ;-) ). Le seul souci de ce point est que si le roman est trop bon, je peux avoir du mal à le lâcher pour me mettre à l’écriture (Ah, Ghislaine…).
Les 10 premiers jours
J1: 809 mots. Premier soir. Motivée, déterminée, confiante et reine du monde. Grand sentiment de complétude, joie de retrouver l’écriture, cet état momentané un peu coupée du monde, la créativité, etc. Assez loin de 1667 mots, mais peu importe, 809 mots c’est énorme. Je me dis alors : pas grave, j’écrirai, genre, 3000 mots pendant le week-end pour rattraper et atteindre la moyenne de 1667 mots par jour.
J2: 363 mots. Joie et sentiment d’accomplissement. Toujours. Même si j’ai du retard sur la ligne de départ. Je rattraperai pendant le week-end. Facile.
J3: 723 mots. ENORME. J’ai plus avancé en 3 jours qu’en 6 mois (la barre n’était pas très haute). Demain, c’est samedi, j’aurai la journée (les enfants en vadrouille ailleurs) pour écrire, écrire, écrire, ô joie !
J4 (samedi) : 848 mots. Bon finalement je n’écris pas 3000 mots d’un coup, mais ce n’est pas grave, demain c’est dimanche, je vais écrire, écrire, écrire, ô joie !
???
J5 (dimanche) : 0 mots. Non seulement, je n’écris rien du dimanche. Mais je laisse mes autres projets (pro, blogs, répondre à mes emails, etc) en plan, parce que… parce que ma priorité est d’écrire. Il faut écrire. Je dois écrire !!!!! J’ai environ 5000 mots de retard !
Voili voilou pouet pouet.
J6: 480. Mouais
J7: 0. Sans commentaires.
J8: 751. Allez allez, c’est reparti, youhou !
J9: 0. Oupsi doupsi.
J10: 251. Poc poc poc.
Allez, je ne résiste pas, je vous le fais en graphique :
Les 10 jours suivants
Je crois toujours à un miracle éventuel (je suis comme ça, je crois aux miracles), mais je me doute bien que je n’atteindrai pas les 50 000 mots. Je continue néanmoins à écrire tous les soirs. Sauf un soir où mon fils est malade. Et un autre soir, où… euh, a priori, pas d’excuse valable (à moins que Facebook et Youtube ne constituent des excuses valables, ces fourbes).
Les 10 derniers jours
J’en suis aux deux tiers du parcours, et je fais rapidement le calcul : si je veux au moins atteindre 10 000 mots et me sauver un minimum la face, à ce stade, il me faut écrire une moyenne de 300 mots par jour…. Ça m’a l’air jouable.
Et… TADAM ! Voilà le résultat : 11331 mots !
Bilan de ce NaNoWriMo 2017: écrire un roman en un mois, ce n’est pas pour moi
– 300 mots par jour est une option réaliste pour moi. 1667 mots par jour, non.
– Pour écrire, il me faut lire. Indispensable. Ce NaNoWriMo m’a reconnectée à ma passion de la lecture (passion qui m’a joué un petit tour au mois de novembre, voir mon précédent article : Moment présent et écrivain, le dilemme)
– La pression du chiffre est contre-productive chez moi. À l’idée de devoir écrire beaucoup, je n’écris plus rien, je tente de noyer ma culpabilité dans l’oubli grâce à Youtube, et c’est la dégringolade aaaaaaaaah dans des tréfonds de non-productivité.
– La non-productivité n’est pas un problème. Au contraire, c’est très important, pour la créativité. Le seul problème, en vrai, c’est la culpabilité que j’y associe… Ou pas ! Car en 2018, c’est décidé, productive ou non, je laisse la culpabilité de côté.
– Je suis très heureuse d’avoir participé à ce NaNoWriMo 2017, mais je pense pouvoir dire sans me tromper que je ne participerai plus jamais.
– Même si je n’ai pas réussi à écrire un roman en un mois, je suis très fière de mes plus de 10 000 mots !!
Et ensuite ?
Voici le mois de décembre. Vous avez le droit de rire.
Je vous épargne janvier, hein.
Un mois, c’est un défi trop court pour écrire un roman. Il me faudrait un challenge sur 3 mois, assez court pour ne pas être décourageant (tout en restant renouvelable), mais assez long pour avoir un résultat plus substantiel, et qui me pousse à recommencer les 3 mois d’après.
Conclusion
Cela faisait deux mois que je procrastinais l’écriture de cet article. Je ne sais pas trop pourquoi. Peut-être tout simplement parce que je fonctionne par impulsion, par élans, et par cycles. Et c’est ok. Pour l’écriture, le blogging, les projets pros, et tant d’autres choses, j’ai tendance à ne pas connaitre d’équilibre entre persévérance (ou acharnement ?) et lâcher-prise (ou glandouille ?). Le plaisir vient se balader entre les deux.
À l’époque où j’écrivais mon premier roman, la persévérance était plus vitale pour moi que le lâcher-prise. Pourquoi ? Parce qu’écrire un roman était LE projet de ma vie. En 2018, j’ai plein d’autres projets. Je ne suis plus en mode « il faut que j’écrive un roman pour réaliser mon grand rêve et donner un sens à ma vie. » J’ai déjà fait mon coming-out d’écrivain. Maintenant, mon grand objectif dans la vie, pour ce qui est de ma “carrière littéraire et artistique”, c’est d’être moi-même et de m’amuser.
Je ne sais pas si je finirai ce deuxième roman un jour. Je crois que je ne lis plus assez de romans, depuis quelques années, pour arriver à me motiver à écrire. Et je crois surtout que je n’ai plus envie d’écrire un roman sans un minimum de garantie derrière : un éditeur qui m’attend déjà, et/ou un agent littéraire, et/ou une audience vraiment conséquente qui me soutiendra à la sortie de ce roman.
Oh, et puis, je n’en sais rien. On verra ;-)
Et vous, ce NaNoWriMo, vous y avez participé ?
Coucou,
perso, je ne voulais pas écrire un roman et je savais que je n’avais pas besoin dé 50 000 mots donc, j’étais moins oppressée par le nombre de mots.
J’ai fait un article sur mon bilan si ça t’intéresse ; https://www.coeurdenergie.com/single-post/2017/12/07/Que-faire-quand-ça-ne-veut-pas-
Coucou Véronique !
Ton article m’a fait revenir à ton autre article sur les logiciels d’écriture : cette fois je teste
Hello, j’adore le ton de ce billet, plein d’humour et d’auto-dérision, un peu comme moi, quoi.
J’ai réussi deux nanos sur trois, mais j’avoue, j’en ai ch…. Le principal c’est de se faire plaisir, hein ;0)
Bonne continuation
Nathalie